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     Le secteur du bâtiment a connu une année 2023 difficile, marquée par une baisse de l’activité, des tensions sur les prix et les délais, et des incertitudes sur l’avenir. Quelles sont les causes de ce ralentissement ? Quelles sont les attentes des professionnels pour 2024 ? Quels sont les enjeux et les opportunités pour le bâtiment dans les prochaines années ? Cet article vous propose une analyse de la situation actuelle et des perspectives du marché du bâtiment, en s’appuyant sur les données et les études de la Fédération Française du Bâtiment (FFB).

 

 

Un repli de l’activité en 2023

 

Selon les estimations de la FFB, l’activité du bâtiment a reculé de 2,5 % en volume en 2023, après une croissance de 1,5 % en 2022. Ce repli s’explique principalement par la chute des mises en chantier de logements neufs, qui ont atteint leur plus bas niveau depuis 2015, avec environ 320 000 unités, soit une baisse de 15 % par rapport à 2022. Cette baisse est due à la crise sanitaire, qui a entraîné un effondrement des ventes de logements neufs en 2022, ainsi qu’à la réduction des aides publiques à la construction, comme le prêt à taux zéro (PTZ) ou le dispositif Pinel. Le segment de la rénovation énergétique a également connu un ralentissement, malgré le maintien du crédit d’impôt pour la transition énergétique (CITE) et de la prime rénov’, en raison de la complexité des démarches administratives et de la pénurie de main-d’œuvre qualifiée.

 

Le secteur du bâtiment a également souffert de la hausse des prix des matériaux et des équipements, qui ont augmenté de 10 % en moyenne en 2023, selon la FFB. Cette hausse est liée à la forte demande mondiale, à la reprise de l’activité industrielle, et aux tensions sur les approvisionnements, notamment en provenance d’Asie. Elle a entraîné des difficultés d’approvisionnement, des retards de livraison, et des surcoûts pour les entreprises du bâtiment, qui ont dû renégocier leurs contrats ou répercuter les hausses sur leurs clients. La FFB estime que la hausse des prix des matériaux a réduit la marge brute des entreprises du bâtiment de 1,5 point en 2023.

 

La situation du bâtiment en 2023 a également été marquée par la perte d’emplois, estimée à 15 000 postes, soit une baisse de 0,8 % par rapport à 2022. Cette baisse s’explique par la diminution de l’activité, mais aussi par les difficultés de recrutement, qui touchent le secteur depuis plusieurs années. Selon la FFB, il manque environ 100 000 salariés qualifiés dans le bâtiment, ce qui limite la capacité de production et de croissance des entreprises. La FFB appelle donc à renforcer la formation et l’attractivité des métiers du bâtiment, notamment auprès des jeunes et des femmes.

 

 

Des perspectives incertaines pour 2024

 

Pour 2024, la FFB prévoit une légère reprise de l’activité du bâtiment, avec une croissance de 1 % en volume. Cette reprise devrait être portée par le segment du logement neuf, qui devrait bénéficier d’un rebond des ventes, grâce à la reprise économique, à la baisse des taux d’intérêt, et à la mise en place du nouveau dispositif "Denormandie", qui vise à soutenir la rénovation des logements anciens dans les centres-villes. La FFB table sur 350 000 mises en chantier de logements neufs en 2024, soit une hausse de 9 % par rapport à 2023. Le segment de la rénovation énergétique devrait également connaître une croissance, grâce à la montée en puissance de la prime rénov’, qui devrait atteindre 2 milliards d’euros en 2024, et à la mise en œuvre du diagnostic de performance énergétique (DPE) opposable, qui devrait inciter les propriétaires à réaliser des travaux d’amélioration de la performance énergétique de leur logement.

 

Toutefois, ces perspectives sont soumises à de nombreuses incertitudes, liées à l’évolution de la conjoncture économique, qui pourrait avoir un impact sur la politique du logement et du bâtiment. La FFB appelle donc les pouvoirs publics à maintenir et à renforcer les mesures de soutien au secteur du bâtiment, notamment en matière de financement, de fiscalité, et de simplification administrative. La FFB souligne également les enjeux et les opportunités pour le bâtiment dans les prochaines années, tels que la transition écologique, la rénovation du parc immobilier, la numérisation des processus, ou encore la qualité de vie au travail.

 

 

Pour conclure !

 

Le secteur du bâtiment a connu une année 2023 difficile, marquée par une baisse de l’activité, des tensions sur les prix et les délais, et des pertes d’emplois. Pour 2024, la FFB prévoit une légère reprise, portée par le logement neuf et la rénovation énergétique, mais soumise à de nombreuses incertitudes. Le bâtiment doit donc faire face à des défis importants, mais aussi à des opportunités de développement, en s’adaptant aux besoins et aux attentes des clients, des salariés, et de la société.

 

 

Nabil Zohair